Compte-rendu table ronde du SGI “Transport : une nouvelle voie ?”

Tout ce qu’il faut retenir de la table ronde sur le transport animée le 28 juin dernier par le SGI, Syndicat des Grossistes Informatiques, en partenariat avec EDI, le mensuel de la distribution IT.

La rapidité de livraison est à la première place des attentes des revendeurs de la part de leurs grossistes, avant même la disponibilité des produits, le support ou même le prix. (Etude GfK de novembre 2017).
  • Qui paye la gratuité ?
  • Le « drop » doit-il être la nouvelle norme ?
  • Quelle logistique du dernier kilomètre ?
  • Quel est l’impact environnemental de la rapidité ?
  • Faut-il une taxe transport visible sur les produits à l’image de l’éco-participation pour le recyclage ?
  • Le transport par véhicule électrique, utopie ou réalité ?

Autant de questions sur lesquelles ont débattu autour de la table grossistes, fabricants, revendeurs, transporteurs et acteurs de la nouvelle économie.

Ont participé :

  • Philippe JOSEPH, Directeur Marketing d’INGRAM MICRO
  • Christophe DENJEAN, Responsable Transports France de TECH DATA
  • Angelo D’AMBROSIO, Directeur Général de ACER France
  • Hervé BERREBI, Directeur Commercial de LENOVO
  • Séverine CAYZAC, Sales Operations Leader France de LENOVO
  • Lionel VARGEL, Directeur Général de COMPUFIRST
  • Jacques THEFO, Président de INMAC WSTORE
  • Christophe DUVERNOIS, Directeur RSE et Développement Durable de GEODIS-CALBERSON
  • Jean-Bastien LACROIX, Directeur des opérations de DELIVER.EE

Massification et personnalisation, 2 mouvements qui cohabitent

Les coûts liés à la livraison constituent plus de 50% du coût logistique total des entreprises : dans ce contexte deux tendances opposées s’affrontent : d’une part un besoin de massification, visant à optimiser les coûts, et d’autre part les demandes par les clients de services de plus en plus personnalisés (« épicerie fine »). Le challenge posé par Amazon, notamment sur le prix, mais aussi sur la standardisation et la massification des process, pousse certains acteurs de la chaîne logistique à privilégier l’expérience client et à mettre en avant une dimension de service « à la carte » qu’ils peuvent valoriser ; une opportunité d’évoluer vers des services « premium », différenciants et à plus forte valeur ajoutée (livraison à des horaires établis et traçabilité) ;

“Les clients BtoB sont aussi des acheteurs BtoC et il est naturel que les capacités logistiques de plateformes comme Amazon ou Cdiscount aient aussi un impact sur la demande du client final.”

Invisibilité des coûts du transport, une fatalité ?

Incontestablement le transport a un coût ! La question est comment faire en sorte que le client en soit conscient face à la banalisation de ce coût induite par les pratiques du leader du marché, Amazon, qui laisse croire que la livraison est gratuite. Certains acteurs (Compufirst) assument la visibilité sur facture du prix du transport et en font même un élément essentiel de leur modèle économique ; d’autres (Lenovo, grande distribution) tiennent compte des frais de transport dans le schéma de prix de leurs produits ce qui fait que le prix de transport reste « invisible » tout en étant, bien évidemment pris en considération dans l’équation économique. Les acteurs de la filière semblent néanmoins s’accorder pour dire que 60% des coûts de transport seulement sont réellement répercutés aux acheteurs ;

L’immédiateté

L’immédiateté est une tendance générale sociétale. Les changements générationnels et l’avènement du digital poussent la société vers le « tout, tout de suite ». En même temps, plus qu’une livraison en 24 heures ou moins, le client privilégie une livraison sur des créneaux horaires pendant lesquels il est disponible, typiquement le soir pour les clients BtoC ;

La traçabilité: un élément incontournable

La traçabilité de la livraison tout au long de la chaîne devient un élément incontournable. Objectif : offrir un service de qualité et sortir d’une logique purement liée au prix. Problème : il n’y a pas de standards dans les systèmes de traçabilité, que ce soit entre les acteurs nationaux ou à l’international. Il y a donc là une opportunité pour la filière de réfléchir ensemble aux initiatives qui pourraient être mises en place ;

“Nous devons tous gagner en performance sur le plan de la communication entre le transporteur et le revendeur final. Il faudrait que celui-ci puisse voir son colis en temps réel. C’est ça le vrai effort d’industrialisation des flux d’information.”

 “Ceux qui sont nés avec un smartphone dans la main veulent cette traçabilité. C’est une question générationnelle”

Repenser le transport par rapport à l’impact environnemental

Certains constructeurs, comme Acer, réfléchissent à des solutions d’acheminement des produits d’Asie basées sur des flux plus petits mais plus fréquents et par voie ferrée.

Repenser le transport en liaison avec les nouvelles politiques urbaines

La livraison en centre-ville devient un véritable vecteur de changement et de refonte de la supply-chain, ainsi que de prise en compte des facteurs environnementaux. En effet certaines villes, comme Strasbourg (mais d’autres suivront) ont décidé de bloquer l’accès aux poids lourds en centre-ville après 10h30. Les magasins ouvrent seulement à 10h00 et il y a donc un besoin croissant (et non satisfait à date) de petits espaces de stockage en centre-ville. La livraison à vélo limite quant à elle la volumétrie des produits transportables et la livraison par véhicules électriques pose le problème des stations de recharge, du temps de recharge et du dimensionnement (plus important) des flottes. De surcroît les véhicules électriques professionnels ne se sont pas encore développés. Il faudra donc trouver des solutions compatibles à la fois avec le compte d’exploitation des entreprises et avec les exigences environnementales. Ces solutions finiront par impacter la conception même de l’espace urbain.

Une multitude de solutions différentes

Une multitude de solutions différentes vont se côtoyer tout le long de la chaîne logistique et de livraison. Les grands gagnants de ce nouveau paradigme seront ceux qui sauront agréger les différentes solutions pour en faire un service à valeur ajoutée à proposer à leurs clients.

“Le transport va évoluer en tenant compte des exigences des clients mais aussi de la réalité du business et des coûts.”

 “Les nouveaux modes de consommation « As A Service » ou la dématérialisation changent aussi la donne en étant moins tributaires du transport des produits.”

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